L’ardoise est utilisée depuis très longtemps pour la pose des toitures par les couvreurs expérimentés. En France, on la rencontre sur les toits de nombreux monuments historiques, ce qui lui donne une apparence prestigieuse et authentique. Elle est aussi très fréquente dans certaines régions comme la Bretagne, les bords de Loire ou le Massif Central. Moins présente dans notre région, il existe toutefois des exceptions dans notre département de l’Essonne.
Les deux grands types de toitures ardoise
Si vous préparez la réalisation de travaux sur votre toit, choisir le bon revêtement pour sa toiture n’est pas simple. L’ardoise peut être un choix intéressant dans certains cas. Sachez qu’il existe deux grands types d’ardoises .
L’ardoise naturelle
L’ardoise naturelle est une roche métamorphique, issue d’argile ayant subi une élévation de la température et de la pression de ses composants. Son aspect feuilleté, typique des schistes, facilite son utilisation en toiture. À cette fin, elle est extraite dans des carrières. Elle est ensuite taillée et polie.
Selon les carrières d’où elles sont issues, les ardoises présentent des caractéristiques différentes puisque les compositions minérales diffèrent d’une région à l’autre et modifient les couleurs ou la résistance. En France, l’ardoise d’Anjou est la plus réputée, en raison de sa pureté et de sa résistance au temps.
L’ardoise synthétique
L’ardoise synthétique est fabriquée en fibrociment, c’est-à-dire un mélange de cellulose et de ciment. Elle est teintée et traitée pour garantir son étanchéité, ses capacités d’isolation et sa résistance aux altérations. Plus légère que l’ardoise naturelle, elle présente néanmoins une durée de vie moindre.
Avantages et inconvénients d’une toiture ardoise
Les avantages
L’ardoise présente des qualités extraordinaires d’étanchéité, d’isolation thermique et phonique, de solidité et de résistance au gel et à la chaleur. Une ardoise naturelle peut ainsi durer jusqu’à 100 ans, voire plus. Cette durabilité en fait un matériau privilégié pour habiller les toits. Attention toutefois à toujours préférer une ardoise conforme aux normes en vigueur et présentant le label NF, pour être certain de profiter de tous ces atouts. Par ailleurs, la qualité des ardoises connaît une classification selon trois critères : absorption (A), résistance à l’oxydation (T), résistance aux pluies acides (S) ; une ardoise A1T1S1 est optimale.
D’un point de vue visuel, les couleurs variées de l’ardoise, allant du gris plus ou moins sombre jusqu’à des teintes vertes ou même violettes, offrent un grand choix pour correspondre aux attentes esthétiques des propriétaires. Elle apporte par son naturel et son élégance beaucoup de charme à une maison. Elle donne incontestablement un cachet supplémentaire, et donne donc de la valeur à une habitation.
Une pose de toit en ardoises s’adapte à toutes les formes de toits, y compris les plus alambiquées. Ce type de couverture répond notamment aux nécessités techniques des toits à forte pente. Les ardoises peuvent être découpées de différentes formes et formats, qu’il s’agisse de rectangles, d’écailles ou encore de losanges. Ces choix répondent à des considérations esthétiques, mais également à des habitudes régionales : on trouve par exemple plus souvent des ardoises rectangulaires en Bretagne, et en écailles ou de forme ogivale dans le Massif Central.
Enfin, les ardoises naturelles étant extraites directement de la roche par un processus sans produit chimique, elles sont écologiques. Leur longévité et leurs capacités isolantes permettent des économies d’énergie importantes dans les bâtiments concernés et cet argument environnemental s’ajoute à leurs nombreux atouts.
Les inconvénients
On l’a vu, l’ardoise est un matériau très résistant dans le temps. Cependant, certaines ardoises de moindre qualité contiennent des minéraux métalliques appelés pyrites, qui peuvent à terme provoquer une oxydation de la toiture. Le cas est toutefois relativement rare.
L’inconvénient majeur de la pose d’un toit en ardoise est son coût élevé. En effet, le matériau coûte cher, mais rapporté à son temps de vie, cela reste un investissement intéressant. Les variations de coût s’expliquent par la provenance des ardoises, leur qualité, mais également par les techniques spécifiques que nécessite leur pose en toiture. Le recours à un couvreur est très fortement recommandé en raison des compétences particulières nécessaires à un travail de qualité.
Les différentes poses possibles de toitures ardoise
La pose d’une toiture ardoise nécessite au préalable l’installation d’un lattage en bois sur lequel le couvreur fixe ensuite les ardoises.
Il existe plusieurs types de pose :
- La pose traditionnelle à pureau entier : chaque rang est décalé d’une demi-largeur d’ardoise
- La pose à pureau développé : les rangs d’ardoises sont posés en quinconce et sont constitués d’une double épaisseur d’ardoises qui se chevauchent. Les rangs se recouvrent l’un l’autre, sur un tiers de leur hauteur.
- La pose en diagonale : les ardoises sont en losange et posées en quinconce en chevauchant le rang inférieur
- La pose à claire-voie ordinaire : c’est une pose similaire à la pose à pureau entier, mais chaque ardoise est espacée d’un tiers de largeur.
La fixation peut se faire :
- Par des crochets à pointe sur les voliges
- Par des crochets à agrafes sur les liteaux
- Par des clous à chaque extrémité supérieure de l’ardoise à fixer, ensuite dissimulée sous la rangée du dessus. Cette méthode est la plus ancienne et est surtout employée aujourd’hui sur les monuments historiques ou les maisons anciennes.
La technique retenue dépend du type d’ardoises, de la forme du toit et du budget disponible.
Le coût d’une toiture ardoise
L’ardoise est un matériau cher, comparativement aux autres options de couverture. Bien sûr, le prix final dépend de l’ardoise choisie, de la forme désirée, de la forme et de la surface du toit. Il faut compter de 80 à 150 euros le mètre carré, pose comprise, pour une toiture en ardoises naturelles, et entre 50 et 100 euros pour un toit en ardoises synthétiques. Ce coût s’explique par la technicité nécessaire, et reste finalement raisonnable une fois rapporté à la durée de vie du toit ainsi installé. Vous pouvez en savoir davantage sur le coût d’un couvreur en Essonne pour la pose d’une toiture en ardoise dans cet article.
Nettoyage et entretien d’une toiture ardoise
Une toiture ardoise ne nécessite pratiquement aucun entretien quand on opte pour des ardoises naturelles. Bien sûr, il faut toujours remplacer les ardoises abîmées ou décrochées pour maintenir l’étanchéité.
La mousse qui peut apparaître selon l’environnement proche de la toiture n’a pas de conséquences tant qu’elle ne gêne pas l’écoulement des pluies. Il est possible de démousser avec des produits adaptés, en évitant cependant les nettoyeurs haute pression. Un traitement anti-algicide peut ensuite être appliqué régulièrement, lors d’un entretien annuel par exemple. Ce nettoyage de toiture reste nécessaire notamment sur les toitures en ardoises synthétiques.
Les ardoises naturelles de mauvaise qualité peuvent être sujettes à la rouille en raison de la présence de minerais de fer. Lorsque cela survient, un traitement chimique du toit est possible.